À mesure que les années s’accumulent avec élégance, elles entraînent parfois quelques casse-têtes administratifs que l’on préférerait éviter, surtout lorsqu’il est question d’assurance emprunteur. Après 60 ans, obtenir un crédit — qu’il soit immobilier ou à la consommation — demande un regard plus précis sur les conditions d’assurance exigées par les banques. Et parmi ces conditions, le fameux taux de l’assurance emprunteur occupe une place de choix.
Mais rassurons-nous. Comparer efficacement ces taux n’exige pas d’être un expert en actuariat ou en jargon bancaire. Avec un brin de méthode, une pincée de vigilance, et un soupçon d’expérience de vie (que nous avons en abondance), on peut naviguer sereinement au cœur de cet univers un brin technique mais pas forcément hostile.
Pourquoi l’assurance emprunteur est-elle si importante après 60 ans ?
Lorsque l’on souhaite emprunter après 60 ans, que ce soit pour acheter une charmante maison de campagne, financer des travaux de rénovation ou aider un proche, l’assurance emprunteur est souvent incontournable. Elle protège à la fois l’emprunteur et la banque contre les risques liés à l’invalidité, à l’incapacité de travail ou au décès.
Or, passé un certain âge, les établissements bancaires deviennent prudents. Les taux d’assurance augmentent car les assureurs considèrent que certains risques sont plus probables — ce qui, entre nous, n’est pas toujours infondé, mais parfois exagéré. D’où l’importance de comparer minutieusement les offres, au-delà du réflexe de s’en remettre au contrat proposé par la banque prêteuse.
Comprendre les composantes du taux d’assurance emprunteur
Quand on parle de « taux », parle-t-on vraiment d’un chiffre simple ? Pas exactement. Il faut distinguer quelques notions pour mener une comparaison éclairée :
- Le taux annuel effectif d’assurance (TAEA) : C’est l’indicateur le plus pertinent, car il exprime le coût de l’assurance en pourcentage annuel du capital emprunté. Il permet une comparaison harmonisée entre les offres.
- Le mode de calcul des cotisations : Certaines assurances calculent la cotisation sur le capital initial (tarification fixe), d’autres sur le capital restant dû (tarification dégressive). Cela impacte fortement le coût total.
- Le niveau de couverture : Attention aux exclusions et aux garanties optionnelles ou obligatoires, selon votre projet immobilier ou vos besoins personnels. Une offre bon marché peut cacher une couverture insuffisante.
Une amie, Françoise, récemment retraitée et tout juste devenue grand-mère, m’a confié qu’elle avait failli accepter le contrat bancaire proposé sans en analyser les détails. Elle pensait, de bonne foi, que toutes les assurances se valaient. Ce n’est qu’après un rapide comparateur en ligne et un appel à un courtier qu’elle a découvert un écart de près de 8 000 euros sur la durée de son prêt. Rien que cela !
Comment comparer efficacement ? La méthode douce et rigoureuse
Voici quelques étapes clés qui permettent d’y voir clair sans (trop) se fâcher avec les chiffres :
- Faire établir plusieurs devis personnalisés : Chaque profil est unique. Votre état de santé, votre âge exact, et la durée de votre emprunt influenceront les tarifs proposés. Évitez les généralisations.
- Se tourner vers la délégation d’assurance : Depuis la loi Lagarde (et renforcée par la loi Lemoine en 2022), vous êtes libre de choisir un assureur autre que votre banque, dès lors que les garanties sont équivalentes. Une liberté précieuse, souvent méconnue.
- Utiliser un comparateur en ligne : Souvent gratuit, cet outil permet de dégager rapidement les grandes tendances du marché. Attention toutefois aux sites qui privilégient certains assureurs partenaires.
- Faire appel à un courtier en assurance ou un conseiller financier : Ces professionnels peuvent vous orienter vers des contrats ajustés à votre situation (et ils aiment souvent les complices expérimentés… que nous sommes !)
- Vérifier les garanties incluses : Certaines offres peuvent exclure les affections de dos ou les troubles psychologiques, ou appliquer des franchises et carences allongées. Il convient d’être attentif à la petite étoile en fin de paragraphe.
J’ai croisé lors d’un salon de l’habitat un conseiller excellent, qui avait la trentaine joviale et respectueuse. Il m’a dit avec un sourire : « Après 60 ans, mes meilleurs clients sont les plus exigeants, mais aussi les plus organisés. » Flatteur, certes, mais non dénué de vérité.
L’assurance emprunteur et l’état de santé : l’autre grande équation
Après 60 ans, il est courant qu’un questionnaire médical soit exigé pour déterminer les conditions d’assurance. Il peut inclure des examens, notamment si l’on dépasse un certain montant emprunté. Ce point peut dérouter. Mais il ne faut pas s’en alarmer trop vite.
Depuis quelques années, plusieurs dispositifs visent à mieux protéger les emprunteurs séniors :
- La convention AERAS (S’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) : Elle facilite l’accès au crédit pour les personnes ayant ou ayant eu un problème de santé.
- Le droit à l’oubli : Il permet, sous conditions, de ne plus déclarer certaines pathologies (comme un cancer guéri depuis plus de 5 ans par exemple).
- Un devoir de conseil renforcé par les assureurs : Ce n’est pas un luxe, mais une obligation. N’hésitez donc pas à poser toutes les questions, même celles qui vous semblent naïves. La naïveté est parfois la forme la plus candide de l’intelligence.
Comparer, oui… mais à quelles conditions ? L’art de relativiser
Certains éléments méritent qu’on les garde à l’esprit lorsqu’on compare ces assurances :
- Il peut être plus sage de payer un peu plus pour une couverture complète et sereine, surtout si l’on a l’esprit tranquille avec une prise en charge solide de chaque aléa.
- L’économie sur le taux d’assurance ne doit pas se faire au détriment de l’accessibilité aux soins ou de la tranquillité de vos proches.
- Le choix peut également dépendre de votre projet à long terme. Si le prêt est court, entre 5 et 10 ans, l’impact du taux est plus relatif, mais les garanties peuvent s’avérer cruciales.
Je me souviens d’Henri, un voisin jardinier amateur, qui disait en riant : « À notre âge, c’est pas le taux d’intérêt le plus important, c’est celui qu’on porte à notre santé. » Il avait raison, ce vieux loup du potager. Une économie trop farouche peut parfois se retourner contre nous.
Un dernier conseil (au coin du feu)
Comme pour tout choix éclairé, il faut prendre le temps. Ne vous laissez pas presser par des interlocuteurs trop pressés. Étudiez, relisez, posez des questions. Appuyez-vous sur vos proches si certains éléments techniques vous échappent. Beaucoup d’associations de consommateurs proposent aussi des fiches pratiques très bien faites.
L’âge mur n’est pas un obstacle à l’emprunt, ni à la compréhension des modalités d’assurance : c’est plutôt, à mes yeux, une force — celle de l’expérience, du recul, de la prudence bien ancrée, et aussi, avouons-le, d’un brin de sagesse que la jeunesse envie parfois sans toujours le dire.
Alors, comparons… mais comparons avec style.

