Ah, les promenades en plein air, les petits pas assurés sur les pavés des marchés, les moments complices partagés bras dessus bras dessous… avec l’âge, ces plaisirs simples peuvent se transformer en défis. Fort heureusement, il existe aujourd’hui des dispositifs conçus pour préserver autonomie et sérénité. Parlons ensemble des aides à la marche, ces précieux compagnons du quotidien qui allient sécurité, confort et parfois même un brin d’élégance.
Pourquoi envisager une aide à la marche ?
Il n’est pas toujours aisé d’accepter qu’un soutien devienne nécessaire. Pourtant, lorsqu’une légère instabilité ou une baisse d’équilibre se fait sentir, il vaut mieux prévenir que guérir. Beaucoup de mes amies – et je m’y joins ! – ont vécu ce moment de transition où la canne n’est plus un signe de faiblesse, mais d’intelligence préventive.
Utiliser une aide à la marche permet de :
- Prévenir les chutes, si fréquentes et si redoutées après 65 ans.
- Gagner en autonomie pour continuer à sortir seul(e) avec confiance.
- Réduire les douleurs articulaires en répartissant mieux l’effort.
- Retrouver le plaisir de marcher sans appréhension.
Et souvenez-vous : mieux vaut marcher avec élégance une canne à la main qu’éviter les sorties par crainte de tomber.
Canne simple ou canne quadripode : laquelle choisir ?
La canne classique, fidèle alliée de tant de poètes, existe aujourd’hui dans une variété de modèles qui allient design et ingénierie.
- La canne simple convient parfaitement lorsque l’on a besoin d’un appui léger. Elle offre un soutien ponctuel, notamment sur terrain plat.
- La canne quadripode, avec ses quatre pieds à la base, assure une meilleure stabilité. C’est l’option idéale lorsqu’on ressent plus d’incertitude lors de la marche. Elle tient debout toute seule, un détail pratique qui permet de la poser sans craindre qu’elle ne tombe bruyamment au sol.
Personnellement, j’ai eu un faible pour une jolie canne en bois peint, cadeau d’une de mes élèves devenue artiste, pour ses motifs floraux discrets. Comme quoi, même un appui peut être chargé d’histoire.
Les déambulateurs : pour plus de stabilité et… de shopping !
Lorsque le besoin de soutien dépasse ce qu’une canne peut offrir, place aux déambulateurs – que les Anglo-Saxons appellent « rollators », terme d’ailleurs repris en France. Ces appareils, plus imposants, sont pourtant bien plus maniables qu’on ne le croit.
- Le déambulateur fixe est plutôt destiné à un usage intérieur. Il faut le soulever légèrement à chaque avancée, ce qui oblige à pratiquer un rythme lent et régulier (et cela n’est pas forcément un inconvénient).
- Le déambulateur à roulettes (rollator) est plus adapté à l’extérieur. Doté de freins, d’un siège (pratique pour les pauses inattendues) et souvent d’un panier ou d’un sac, il devient un allié pour les courses ou les balades au parc.
Une amie, Madeleine, s’est entichée de son rollator rouge cerise. Une fois par semaine, elle l’enfourche – ou plutôt le devance – pour aller au marché. Tantôt siège pour bavarder, tantôt caddie improvisé, il lui a rendu une liberté qu’elle craignait perdue.
Les cadres de marche : une solution transitoire ou durable
Moins connus mais très utiles, les cadres de marche offrent une base très stable pour les personnes qui se sentent encore trop fragiles pour s’appuyer seulement sur une canne, mais ne souhaitent pas nécessairement passer par l’étape du rollator.
Certains modèles sont spécialement conçus pour les utilisations intérieures, notamment pour des déplacements fréquents mais courts (du lit à la salle de bains, par exemple). Ils aident aussi à se relever plus aisément, en servant de point d’appui à deux mains.
Un cadre de marche peut sembler encombrant de prime abord, mais il peut s’avérer être une transition douce vers davantage d’autonomie. Et bien souvent, sa présence rassure davantage qu’elle n’embarrasse.
Comment choisir l’aide à la marche adaptée à ses besoins ?
Avant de s’équiper, il peut être utile de se poser quelques questions :
- Est-ce pour un usage intérieur, extérieur ou les deux ?
- Ai-je besoin d’un appui léger ou d’un soutien plus constant ?
- Mon domicile est-il adapté pour faire circuler un déambulateur ?
- Suis-je prêt(e) à freiner, pousser, manœuvrer, ou préfère-t-on quelque chose de plus simple à utiliser ?
N’hésitez pas à demander conseil à un professionnel de santé (ergothérapeute, kinésithérapeute, médecin généraliste) : leur regard adapté pourra vous éviter un choix inadapté. D’ailleurs, certaines de ces aides sont remboursées par la Sécurité sociale sur prescription, et peuvent même être partiellement financées par des mutuelles ou par l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie).
Un mot sur le design et les petits plus qui font la différence
Parce que l’on se sent souvent mieux avec un objet qu’on a choisi – même s’il s’agit d’une aide à la marche – le design a toute son importance.
- Les poignées ergonomiques évitent douleurs aux mains et facilitent les longues balades.
- Les cannes pliables se glissent discrètement dans un sac ou sous la table d’un restaurant.
- Les modèles avec lampe intégrée – oui, cela existe ! – permettent une marche rassurée le soir venu.
- Les freins réglables sur les rollators garantissent un contrôle optimal, même sur les terrains inclinés.
Pourquoi ne pas choisir un modèle avec un motif ou une teinte qui vous plaît ? Ma voisine Janine a opté pour un déambulateur bleu marine avec de discrètes marguerites sur le châssis – et salue chaque salut à son passage tel un autographe de son accessoire. Il fait depuis sensation au club de bridge.
Et au domicile, peut-on aussi se sécuriser davantage ?
Une aide à la marche montre son efficacité lorsqu’elle est utilisée dans un environnement adapté. Les petits gestes – que l’on fait parfois automatiquement – peuvent devenir sources de chutes si l’on n’y prend pas garde : tapis glissants, câbles qui traînent, chaises instables.
Pensez à :
- Désencombrer les passages, notamment entre les pièces.
- Installer des barres d’appui dans la salle de bains – non, ce n’est pas réservé aux hôpitaux !
- Privilégier les chaussures fermées, antidérapantes.
- Éviter les pantoufles trop lâches, certes confortables, mais piégeuses.
Un chez-soi bien pensé, c’est un pas de plus vers l’indépendance – et quelle joie de continuer à enfiler ses pantoufles préférées en toute tranquillité, sans craindre de trébucher sur un coin de tapis récalcitrant.
Une aide pour mieux vivre, pas pour « se sentir diminué »
Il est un préjugé qu’il nous faut définitivement balayer : choisir une aide à la marche n’est pas un aveu de faiblesse, c’est un acte de sagesse, voire une forme de liberté retrouvée. Regagner confiance pour oser sortir de chez soi, retrouver son autonomie, c’est souvent cela, le vrai luxe de l’âge.
Comme me le disait récemment M. Claude, octogénaire et randonneur patenté : « Ma canne, je la regarde comme un bâton de berger – elle me guide dans mes sentiers, et parfois même dans mes pensées. »
Alors, si le sol semble parfois moins stable qu’avant, pourquoi hésiter à s’offrir le confort d’un soutien choisi ? Il serait dommage de renoncer à la belle boutique du centre-ville ou à la promenade du dimanche sous les tilleuls pour une simple question d’équilibre. Marcher, c’est vivre. Et bien accompagné, c’est encore mieux.